Introduction

Le silure glane (Silurus glanis) est le plus grand poisson d’eau douce d’Europe. Introduit dans le Léman à partir de la seconde moitié du XXe siècle (Guillaume, 2012), il est aujourd’hui bien implanté et suscite la curiosité, voire l’émerveillement, des plongeurs. Cet article fait le point sur sa biologie, son impact écologique, et sur les actions concrètes que peuvent entreprendre les plongeurs pour enrichir les connaissances sur ce prédateur hors normes.

Biologie et écologie

Le silure est un prédateur opportuniste pouvant atteindre 2 mètres de long et dépasser 100 kg (Libois et al., 2018). Il affectionne les zones profondes et calmes, où il se sert de ses barbillons sensoriels pour localiser ses proies, même dans des conditions de faible visibilité (Guillaume, 2012).

Régime alimentaire

Son régime alimentaire est varié et évolue avec sa taille et les saisons :

  • Poissons (gardons, perches, brèmes) sont les proies principales.
  • Écrevisses et amphibiens complètent son menu, avec parfois des oiseaux aquatiques (Libois et al., 2018).
  • Sa consommation est maximale en été (Guillerault et al., 2015).

Impact écologique au Léman

Le silure exerce une prédation notable sur les poissons blancs et les perches (Guillaume, 2012). À ce jour, aucune disparition d’espèce autochtone n’a été observée au Léman, mais une attention particulière est requise concernant certaines espèces vulnérables, comme l’anguille européenne, encore présente dans le lac mais en fort déclin (Libois et al., 2018).

Silure et sécurité des plongeurs : état des connaissances

1. Comportement du silure

Le silure glane est avant tout un prédateur opportuniste, non agressif envers l’humain. Il peut, à de rares occasions, défendre son nid en période de reproduction, mais les morsures rapportées sont exceptionnelles et peu dangereuses.

2. Pas d’attaques connues sur plongeurs

À ce jour, aucune attaque documentée n’a été signalée contre des plongeurs, apnéistes ou baigneurs. Certains récits anecdotiques mentionnent des comportements spectaculaires (comme l’engloutissement d’oiseaux), mais ils concernent uniquement de petites proies ou relèvent du mythe.

Jeremy Wade, animateur de River Monsters, n’a jamais observé d’attaque de silure sur un plongeur. Il souligne que ces poissons peuvent se montrer défensifs si manipulés, mais ne cherchent jamais à attaquer les humains sous l’eau.

Que faire comme plongeur au Léman ?

1) Observer et documenter

  • Notez : date, heure, lieu, profondeur, taille estimée, comportement du silure.
  • Prenez des photos ou vidéos en limitant l’usage du flash pour ne pas déranger l’animal.
  • Observez également la présence d’autres espèces (perches, brochets, écrevisses).

2) Partager vos observations

  • Vos observations et photos apportent des données précieuses sur la faune du Léman.
  • Elles peuvent être partagées avec des associations naturalistes, des groupes de plongeurs ou des réseaux de science participative qui contribuent aux inventaires et à la veille sur la biodiversité locale.
  • Ces informations aident à mieux comprendre l’évolution des populations et leurs interactions.

3) Sensibiliser les autres plongeurs

  • Expliquez que le silure est un prédateur impressionnant mais inoffensif pour l’homme.
  • Encouragez le respect de son habitat et la prise de conscience de son rôle écologique.

4) Participer à la science citoyenne

  • Impliquez-vous dans des projets de suivi ou des plongées de recensement organisées par des associations locales pour partager votre passion et contribuer à la préservation du Léman.

Perspectives pour le Léman

Les dernières observations suggèrent que la population de silures dans le Léman est stable, sans explosion massive (Guillerault et al., 2015). Les plongeurs sont des témoins privilégiés pour compléter les données scientifiques et veiller à l’équilibre de ce milieu unique.

Conclusion

Le silure glane est aujourd’hui un habitant emblématique du Léman. Pour les plongeurs, il offre l’occasion d’observer un prédateur fascinant tout en contribuant à une meilleure compréhension de la biodiversité lacustre. Sa présence, loin d’être une menace, est un nouvel objet d’étude et d’émerveillement pour les amoureux du Léman.

Bibliographie

  • Guillaume, M. (2012). Démographie et régime alimentaire du silure glane. École Nationale Vétérinaire de Toulouse. Lien
  • Guillerault, N., Delmotte, S., Poulet, N., & Santoul, F. (2015). Études des interactions du Silure glane (Silurus glanis) avec l’ichtyofaune métropolitaine. EcoLab/Onema.
  • Libois, R., Boisneau, C., & Rosoux, R. (2018). Alimentation du silure glane (Silurus glanis) et approche de l’incidence de sa prédation sur l’ichtyofaune ligérienne. Université de Liège.
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